Ode à l’hiver

Ce matin, la lune est là, visible, au-dessus du paysage de vieil automne perturbé.
La douceur non coutumière de cette saison permet encore à quelques fleurs de persister.
Elles sont comme ces vieux qui s'accrochent à la vie, et qui un jour se disent :
« déjà ? C'est l'heure de partir ? Encore un bisou aux petits, qu'ils sachent que je les aime ! »
Et dans ces instants d'Adieu, aussi faibles et décrépis qu'ils soient, nous, leur petits qui avons grandi, on sait.
On sait qu'ils sont beau, magnifiés par leur Amour simple et pur.
Tout pour comme ces fleurs, nul besoin d'avoir peur ; après l'hiver, au petit matin, ils seront encore là, aussi loin et aussi profond que nos cœurs saurons regarder.
Pour témoins, ces arbres qui résistent à la vie d'un homme, se tiennent droit en toutes saisons. Là, ils ont laissé partir leur feuilles, emportés par le vent, la pluie, la grêle où juste parce qu’il était temps pour elles de retourner à la Terre, nourrir les racines de leurs pères, de leurs mères.
L'hiver est à notre porte et pourtant à notre époque, on ne sait plus s'il viendra vraiment.
La planète peine à nous élever et on s'interroge sur comment la sauver. L'hiver viendra t il ?
Ou l'hiver nous mordra si fort qu'on se mettra à le craindre ?
Saurons nous apte à faire face, à être à la hauteur des épreuves que la Terre, dans sa fièvre, peut nous faire vivre ?
Pfff, que des questions sur un avenir qui bien que proche, n'est pas encore…

Le grand Corbeau Blanc est là, en chacun, nous invitant à se recentrer sur l'instant.
Du haut de sa branche dont nous sommes les troncs, il nous garde vif, l’œil bienveillant sur ce qui est là maintenant, sans douter que lorsque demain sera maintenant, nos ailles oublieront leur engourdissement…